Une panthère dans la cave de Amos Oz


J'ai bien aimé ma lecture du roman «Une panthère dans la cave» (1995) d’Amos Oz.  L'histoire se déroule à Jérusalem, à la veille de la proclamation de l’État d’Israël en 1948, alors que le protectorat britannique sur la Palestine prendra fin sous peu. Le narrateur est un jeune juif surnommé «Profi», un diminutif de professeur à cause de son obsession pour la vérification du bon usage des mots. Il rêve de jouer au résistant contre l’occupant britannique et éventuellement les Arabes. Il a même créé une organisation secrète avec ses amis. Il est évidemment facile de voir en ce personnage l'auteur lui-même, un jeune Amos qui se raconte.

Il se lie d’amitié avec le sergent Dunlop de la police britannique, qui est un passionné de la bible et un admirateur du peuple juif. Leur entente tacite prévoit que Dunlop lui enseigne l’anglais et Profi lui apprend des mots en hébreu. Cette relation improbable confronte Profi à ses propres préjugés à l'égard de l'armée britannique et des Arabes. En effet, le sergent l'amène à voir les Arabes sous un autre jour. Le jeune garçon est troublé de constater que le climat de tension dans lequel il vit n'est pas que noir et blanc, comme le laisse croire la rhétorique guerrière de son entourage. Il se sent coincé entre ses jeux de résistant avec ses camarades et la découverte que l’ennemi peut-être gentil. Il est éventuellement identifié comme un traître par ses amis qui croient que Profi dévoile leur secret à la police militaire. Finalement, lors du simulacre de procès tenu pas ses amis, Profi leur fait comprendre qu'il est plutôt un espion et qu'il a appris que les Anglais allaient quitté bientôt...

Ce roman peut être perçu comme un récit initiatique où le jeune Profi découvre la complexité du monde adulte. Il se trouve confronté à la loyauté à sa communauté et à son désir de compréhension de l’autre. Difficile de calmer le sentiment de révolte en temps de conflit. Une écriture simple et efficace qui intègre le lecteur au récit.

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