L'Enfant qui sauva la Terre de Didier Van Cauwelaert

 Le roman «L'Enfant qui sauva la Terre» (2024) de Didier Van Cauwelaert nous plonge dans une histoire qui, d'une certaine façon, donne de l'espoir au lecteur. C'est un sentiment appréciable de nos jours. Il est aussi question de préservation de l'environnement en parallèle à l'état de santé d'un enfant atteint d'une maladie dégénérative incurable. Thomas est un jeune garçon de douze ans atteint du syndrome de Beaufort qui attaque progressivement ses muscles et ses nerfs. Il est hospitalisé aux soins palliatifs sous morphine. Sa mère est décédée et son père est emprisonné suite à un accident de la route plutôt louche. Un jour, Thomas reçoit la visite d'une femme déguisée en clown. Ce clown lui fait une proposition incroyable qui consiste à rejoindre un groupe d'enfants dans la même situation que lui et qui, grâce au pouvoir de leur esprit, pourraient soigner les maux dont souffre la planète.  En revanche, elle affirme que plus il se concentrera sur les missions de sauvetage qu'elle lui proposera, plus sa guérison sera envisageable...

Le jeune garçon se pose beaucoup de questions sur l'identité de ce clown féminin. Elle en sait trop sur lui et sa famille. Est-ce une bénévole créative qui veut lui donner de l'espoir, une personne avec des problèmes de santé mentale qui circule librement dans l'hôpital, ou peut-être même un extraterrestre ? Malgré son incompréhension de la situation et ses doutes, le jeune Thomas ressent le besoin de faire confiance et de croire en quelque chose. C'est ainsi qu'il va entreprendre avec succès une à une les missions de sauvetage que lui propose la clown écologiste. Elle lui explique qu'il ne s'agit pas de faire l'impossible pour sauver la planète, mais simplement de « faire sa part de Colibri », comme le veut la légende du Colibri, qui tente d'éteindre un gigantesque feu de forêt avec quelques gouttes d'eau... pour faire sa part. Le roman invite le lecteur à marcher comme un funambule sur la frontière entre le réel et l'imaginaire. 

L'auteur établit un parallèle fort entre la guérison de la planète Terre et celle du jeune Thomas. À travers les missions confiées à Thomas, l'auteur aborde le réchauffement climatique et la disparition d'espèces menacées. Au même moment, le cas du père se règle, il sort de prison, Thomas prend des forces et déroutes les spécialistes. Comme il l'a fait dans d'autres de ses œuvres, Van Cauwelaert poursuit ici la réflexion sur le pouvoir de l'esprit, de la visualisation, de la volonté et de la pensée positive. Ce type d'approche peut facilement verser dans le mystique lorsqu'il est traité avec désinvolture. L'écriture de l'auteur évite ce piège, à mon avis,  il alterne avec brio entre les moments graves et les touches d'humour pour permettre au message d'espoir de percer. L'auteur navigue entre différents genres littéraires pour passer son message, il puise dans le conte, la fable et le récit fantastique. Au travers de l'histoire de Thomas et de la mystérieuse clown, l'auteur tente de nous livrer différents messages optimistes, les lecteurs n'en tireront pas tous les mêmes enseignements. Pour ma part, j'ai retenu la notion d'espoir, pour regarder devant justement avec optimisme.  D'autres y verront probablement l'idée que, malgré la destruction de la planète, les maladies et la souffrance, la vie mérite d'être vécue. Même si j'ai apprécié ce roman, je suis conscient que d'autres lecteurs n'apprécieront pas l'aspect « croissance personnelle » que pourrait laisser paraître un autre niveau de lecture.


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