À la lecture de «Asphyxies» (2020) de Sébastien - D. Bernier, je suis plutôt resté sur mon appétit. C'est un roman de fiction qui se déroule en 2093, mais comme lecteur j'avais de la difficulté à m'insérer dans ce monde fictif. D'ailleurs, chaque fois qu'il est question d'une «dystopie», je dois retourner voir la définition... Il s'agit donc d'un monde futuriste qui s'apparente à une dictature dans laquelle les citoyens ne sont plus en mesure d'exercer leur libre arbitre.
Dans ce roman les citoyens sont notamment contrôlés via des nanopuces insérées dans leur corps. Ils sont surveillés par des Terminaux gouvernementaux et des Drones policiers qui déplacent les prévenus avec des voitures autonomes. Il y a encore quelques fonctionnaires humains, cependant leur humeur et leur état de santé sont surveillés constamment et même affichés sur le chandail officiel qu'ils portent.
Outre Patrice et Charles qui jouent au poker (ou autres jeux de pari) dans un univers parallèle quantique, l'essentiel du roman porte sur la relation entre Régine (sœur de Patrice et conjointe de Charles) et Stéphanie la personne âgée dont ils doivent s'occuper à titre de conséquence (programme de rachat sociétal) d'une visite interdite du trio dans un univers parallèle. Régine s'improvise donc jeune préposée au bénéficiaire qui doit prendre en charge une personne très âgée qui a connu le monde d'avant. D'abord inquiète de cette tâche, Régine devient amie avec Stéphanie et tente de la comprendre davantage. Elle s'intéresse à la musique qu'elle écoute, malgré que la musique et l'art en général soient considérés comme toxique par le gouvernement et donc interdit.
L'état de santé de Stéphanie se détériore au fil des chapitres et des visites des drones infirmiers. L'ampleur de la tâche de préposé de Régine devient de plus en plus difficile. Stéphanie en vient à demander à mourir, Régine est plutôt d'accord, mais les deux hommes ne veulent pas perdre leur seule source de revenus... Puis, dans un moment d'exaspération intense à l'égard de son frère Patrice qui l'a exploité toute sa jeunesse, Régine se rend aux arguments de Stéphanie et met fin à sa souffrance.
L'auteur veut nous faire part de la tristesse d'un monde déshumanisé, mais il traite essentiellement d'une relation relativement saine entre Régine (la jeune soumise) et Stéphanie (la vieille rebelle). Il y a là une espèce de contradiction. On constate un déséquilibre entre les différents éléments du récit auxquels l'auteur voulait confronter le lecteur.
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