Ce livre «Les dépossédés du Vieux-Hull» (2020) de Pierre Raphaël Pelletier est, pourrait-on dire, inclassable en matière de genre littéraire. Il nous est présenté comme un «récit poétique», mais encore? On ne peut pas dire que c'est un roman, il s'agit d'un récit qui s'apparente plus à une forme de journal fictif auquel l'auteur a greffé des faits historiques le tout entrecoupé de poèmes, une drôle de bébitte littéraire! Bien sûr, il y est question des expropriations forcées pour de pinottes et de la destruction du Vieux-Hull entre 1969 et 1974. L'auteur y voit une volonté de faire «disparaître» la pauvreté en la repoussant ailleurs et une façon d'attacher le Québec à Confédération canadienne face à la montée du nationalisme québécois, mais tout cela n'occupe que quelques pages dans cette plaquette de 130 pages.
Le récit s'attarde sur une famille qui pourrait être celle de l'auteur. C'est divertissant, il y a quelques bonnes idées qui le plus souvent demeurent sans suite. Ainsi, le frère du narrateur va manifester contre les expropriations devant l'hôtel de ville (qui finira par brûlé un peu plus tard!) et il se fait tabasser par la police municipale. Il se retrouve dans le coma à l'hôpital pour finalement en sortir avec quelques séquelles puis plus rien, il n'est est plus question par la suite.Les soirées de poésie dans un entrepôt désaffecté auraient aussi pu nous amener quelque part. Il y est question de la grand-mère qui décède, de la mère qui gère toute la maisonnée et qui voie sa santé diminué à cause de ce nouveau diagnostic de la maladie d'Alzheimer, du père qui fini par prendre une retraite plus ou moins forcée de la fonction publique et qui se retrouve malade quelques semaines plus tard. Finalement, les enfants se dispersent dans tout le Québec et ailleurs pour se perdre plus ou moins de vue. Ce n'est donc pas très rigolo...
Voilà qu'à la toute fin l'auteur nous envoie dans son épilogue un long poème intitulé «Rue Principale» qui vient jouer dans la tête de tout ceux et celles qui connaissent le Vieux-Hull.
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