Dolce Agonia de Nancy Huston


J'ai terminé la lecture de «Dolce Agonia» (2001) de Nancy Huston, un livre à relire. Voilà une espèce de huis clos qui se traduit par un repas de l'Action de grâces où 13 invités (en comptant Hal Junior) se retrouvent, les amis de Sean Farrell. Amis dont Sean savait qu'ils allaient probablement être seuls en cette journée de réunion familiale. Des amis qui pour la plupart se connaissent beaucoup avec tout ce que cela implique. L'auteur nous fournit trois niveaux de réflexion, tout d'abord les dialogues du présent liés au souper en lui-même où chacun d'entre eux s'étrive allégrement. Puis les pensées des invités qui retournent dans leur passé dramatique; l'overdose mortelle d'un fils, la bataille des droits civiques, la famine provoquée des Ukrainiens, la guerre du Vietnam, l'extermination des Juifs, la catastrophe de Tchernobyl, etc. Finalement, ce narrateur suprême qui nous indique entre les chapitres qu'elle sera le futur de chacun des personnages et plus particulièrement sa mort. Je croyais justement que c'était «la mort» qui s'adressait à nous les lecteurs, mais il est plus que cela, il contrôle les destins... Curieusement, c'est le ton et le texte de ce personnage omniscient que j'ai appréciés le plus.

D'autre part, on se rend compte que leur sujet de discussion tourne autour du temps qui passe, du vieillissement, la maladie, les questions existentielles qui viennent avec ce genre de réflexion, Qu'ai-je fait de ma vie? Je crois que je devrai le relire pour bien voir qu'elle est la place de l'amitié dans ce roman. Parce que ce roman demeure tout de même difficile à lire, il est dense, plusieurs personnes parlent, rêvent, passe d'un sujet à l'autre, il faut de la concentration.

En prime, ce roman vous fera probablement penser à certains de vos repas de famille ou entre amis...

Commentaires