Le Monde des non-A de A. E. van Vogt


Il y a quelques mois déjà j'ai complété la lecture d'un classique de la science-fiction «Le Monde des non-A» de A. E. van Vogt paru en 1948 sous le titre original «The World of Null-A». Il a été publié pour la première fois en français en 1953 suite à la traduction qu'en a faite Boris Vian. Il a été suivi de «Les Joueurs du non-A» (1956) et de «La Fin du non-A» (1984) que j'ai aussi lus pour compléter le «Cycle du non-A. Je peux tout de suite vous dire que de mon point de vue, seul le premier tome vaut la peine d'être lu.

Les idées nouvelles véhiculées dans «Le Monde des non-A» en ont fait un succès de librairie et plus particulièrement en France. Tout d'abord, qu'est-ce que les «non-A»? Cette expression désigne les non-aristotéliciens, c'est-à-dire des esprits «libres» qui ne se conforment plus au mode de pensée figé des disciples d’Aristote. «Dans la tête d'une personne non aristotélicienne, toutes les pensées sont nuancées et ne versent pas dans le cynisme» - (van Vogt). L'auteur mentionne avoir tiré les idées de base de son concept de non-A de la Sémantique générale d'Alfred Korzybski exposée dans son livre «Science and Sanity: An Introduction to Non-Aristotelian Systems and General Semantics» (1933). Ainsi, quelque part, en plus d'être un roman de science-fiction, il s'agit aussi d'un essai philosophique.

D'entrée de jeux, on réalise que la société du futur dans laquelle on se trouve repose sur les choix d'un super ordinateur la «Machine des jeux». Pour faire partie de l'élite et obtenir des postes importants, il faut réussir les examens annuels de la Machine. Tous les postes de pouvoirs sont remis en jeu régulièrement. Pour performer à ces examens, il faut maîtriser les conceptions philosophiques non aristotéliciennes. C'est une des idées fortes de ce roman, un ordinateur qui attribue les postes de pouvoir sur terre...


La deuxième idée «phare» du roman est la transformation de la planète Vénus en planète exemplaire du monde non aristotélicien. Une planète plus ou moins idyllique ou les citoyens vivent sous un régime d'autodétermination. Ils décident entre eux de qui fera quoi, bien entendu, il faut d'abord avoir été choisi par la Machine pour être en mesure d'y habiter.

Le troisième élément original du roman est associé au héros central de l'aventure, Gilbert Gosseyn. Notre homme tente de se présenter aux examens de la Machine, mais il est rapidement rejeté par le groupe des prétendants une fois filtré (par une autre machine) qui l'amène à se rende compte que son passé n'est qu'illusion. Il part à la recherche de sa réelle identité. Dans cette quête, il fait face à des membres de l'élite qui lui apportent une aide capitale, tandis que d'autres tentent de l'éliminer. Il est alors recherché, sauvé, liquidé puis rematérialisé! Il ne meurt pas, Gilbert comprend progressivement qu'il dispose de pouvoirs exceptionnels provenant de son « cerveau second ». Le corps n'est qu'une enveloppe! Il réalise qu'il est l'instrument d'une révolution dans le monde des non-A, pendant que la Terre est sous la menace d'une invasion menée par un empire galactique hostile...



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